Symptômes et dépistage de la syringomyélie chez mon Cavalier King Charles

Nous avons appris que Baïka avait la syringomyélie.

Nous vous remercions du fond du coeur pour vos messages de soutien. Que vous nous suiviez depuis 4 ans ou depuis peu, vous avez été nombreux à nous montrer votre présence sur les réseaux sociaux, cela n’a pas de prix. Vous êtes également plusieurs à avoir des Cavaliers King Charles et à craindre la syringomyélie.

Je ne suis pas vétérinaire et c’est la première fois que nous sommes véritablement confrontés à cette maladie. Mais je vais essayer du mieux que je peux de répondre à vos questions et de partager avec vous notre histoire.

J’espère que notre expérience pourra vous aider et je souhaite du fond du coeur que votre chien ne traversera pas cette maladie.

Dépistage de la syringomyélie chez Baïka 

En adoptant un chiot Cavalier King Charles, j’ai bien sûr cauchemardé quelques jours en sachant que la Syringomyélie touchait particulièrement cette race. Baïka est une chienne tellement fabuleuse qu’elle m’a fait oublier ce risque.
Baïka grandissant, je ne réalisais plus que cette maladie pouvait vraiment la toucher. Et puis, après une suite de symptômes, j’ai commencé à avoir un sérieux doute…

Vers ses 2 ans, Baïka a commencé à indiquer par-ci par là des petits symptômes anodins : elle adorait chasser frénétiquement des mouches, elle se grattait de plus en plus lors des promenades, elle aimait dormir la tête surélevée, elle n’osait plus descendre du lit. Le genre de choses qui peuvent paraître normales pour un chien. On y trouve même des raisons : elle ne supporte pas son collier, elle a la peau sensible, elle a du se faire mal à la patte en sautant, elle est un peu capricieuse, etc.
Depuis le début de ces symptômes, nous avons été plusieurs fois chez notre vétérinaire habituel, qui n’a jamais rien décelé hormis une petite otite.

Vers ses 3 ans, j’ai commencé à avoir l’impression que Baïka avait des problèmes d’ouïe car il lui arrivait de sursauter quand je la touchait sans être dans son champ de vision. Le soir elle n’avait pas toujours envie de faire la dernière promenade. Le vétérinaire n’avait toujours rien décelé et je commençais à avoir le sentiment pesant de ne pas être prise au sérieux. Par chance, j’ai pris rendez-vous dans une autre clinique vétérinaire.

A la clinique vétérinaire des hutins j’ai été écoutée attentivement. Une petite caméra glissée dans l’oreille de Baïka nous a indiqué qu’il y avait effectivement un soucis (PSOM, liquide derrière les tympans). Leur dermatologue nous a également confirmé que notre petite chienne n’avait aucun soucis de peau. Ils ont été les premiers à suspecter une syringomiélie. Ils nous ont alors suggéré de passer une IRM à l’école vétérinaire de Lyon ou chez un vétérinaire neurologue à Lausanne.
C’est là que j’ai averti notre éleveuse. Elle m’a annoncé à son tour que Lucky, le père de Baïka, avait un petit syrinx. J’ai commencé à craindre le pire.

J’ai immédiatement pris rendez-vous chez le Dr. Demierre à Lausanne pour un IRM de dépistage pour la syringomyélie.
Nous avons emmené Baïka à jeun, le 27 octobre à 9h30. Lors de la consultation, il a fallut 2 minutes et quelques simples manipulations pour que ce neurologue spécialisé confirme que Baïka présentait des symptômes neurologiques. Il a gardé Baïka toute la journée, afin de lui faire passer un IRM sous narcose.
A 17h, nous sommes retournés au cabinet pour retrouver Baïka et connaître le résultat de l’IRM.

Le Dr. Demierre nous annonça alors, avec délicatesse et compassion, que Baïka est atteinte de syringomyélie, et qu’elle est déjà à un stade avancé de la maladie.
A ce moment là, tout s’effondra.

Les symptômes 

Chaque chien est différent. L’âge d’apparition de la maladie, la sévérité des symptômes et la progression de la syringomyélie sont variables. Les symptômes peuvent apparaître dès 12 semaines jusqu’à 6 ans. Dans la majorité des cas, les chiens présenteraient des symptômes avant 1 an. Selon l’emplacement et la taille du syrinx, les dommages à la moelle épinière peuvent causer des combinaisons de symptômes. Certains apparaissent en premier alors que d’autres n’apparaissent qu’à un stade avancé.

J’ai essayé de bien expliquer les symptômes ci-dessous (liste non exhaustive), car tous les propriétaires et vétérinaires ne repèrent pas tout de suite les signes de la maladie. Comme pour nous, le diagnostique a souvent seulement lieu quelques mois après les premiers symptômes…
Attention pourtant, car nombreux de ces symptômes isolés peuvent être normaux ou avoir d’autres causes à étudier, en rapport ou non avec la syringomyélie.

Vous craigniez la syringo ? Ecoutez votre intuition, ne vous arrêtez jamais à un seul avis. En cas de doute consulter toujours un vétérinaire spécialisé neurologue.

Grattages

  • Se gratte excessivement : des épaules, des oreilles ou de la tête pendant plusieurs minutes, particulièrement lorsqu’il est tenu en laisse avec un collier. Peut se mordre et se lécher également les pattes. 
  • Se gratte dans le vide : même sans contact avec la peau, ce « grattage fantôme » peut commencer par des sautillements en laisse (la patte arrière entame le grattage mais ne va pas jusqu’au bout du mouvement et fait sautiller le chien). 
  • Se frotte la tête au sol : gratter avec les pattes ne suffit plus, le chien se gratte la tête et les oreilles souvent contre le sol. 

Signes de douleurs

  • A des douleurs du cou et du dos : Les douleurs et des faiblesses peuvent survenir dans les épaules et les membres. 
  • N’ose plus descendre en sautant : par exemple le chien reste debout ou assis près du bord, sans oser descendre de la voiture, du canapé ou du lit. 
  • Crie / chouine spontanément : par exemple lorsqu’on le porte car il est sensible au toucher ou pendant qu’il fait ses besoins, 
  • Prend des positions inhabituelles : par exemple il dors avec la tête surélevée pour minimiser la douleur 
  • Se cache : pour se protéger des manipulations, par exemple sous une chaise ou une table 
  • Est plus apathique par moments : car il supporte les douleurs et les maux de tête 

Troubles des sens

  • Entends moins bien : son audition baisse, le chien sursaute souvent de surprise si vous le toucher alors qu’il est de dos. En promenade il réagit moins souvent au rappel. Il peut avoir de l’accumulation de liquide derrière le tympan (PSOM), lié ou non à la maladie. 
  • Voit moins bien : sa sensibilité à la lumière change, lorsqu’il fait sombre il voit moins bien, il est plus facilement ébloui. 
  • Il est engourdi : avec les picotements et la perte de sensibilité chaud/froid 
  • Est plus sensible au chaud : halète et cherche un endroit frais pour s’allonger sans que vous ne compreniez la raison 
  • Est sensible à la pression atmosphérique : les changements brusques de temps et de pression. Ne pas aller à la montagne ni en avion avec ces chiens ! 

Mouvements anormaux

  • Bascule la tête de travers : symptôme clinique reconnu 
  • Chasse aux mouches : chasse les mouches et les gouttes d’eau de façon obsessionnelle, même lorsqu’il n’y en a pas. 
  • A des contractions involontaires : généralement d’un muscle, surtout au niveau des épaules 
  • Difficulté à marcher : en particulier avec la faiblesses des pattes avants 
  • A une courbure anormale de la colonne : la « scoliose » se voit mieux en regardant le chien par le dessus. 
  • Chasse sa queue : de façon continue et anormale 
  • Perte d’équilibre 
  • A des secousses hors contexte : similaires à l’ébrouement, des secousses peuvent être un signe de tension 
  • Fait des crises convulsives/rigides : certains chiens peuvent avoir des crises de type épileptiques 

Pour rappel, Baïka indiquait progressivement les symptômes (en rouge ci dessus) depuis un an, mais pas tous constamment. Ils n’étaient pas flagrants, mais nous sentions que quelquechose n’allait pas. Il a fallut plusieurs vétérinaires, dont un neurologue afin de diagnostiquer correctement la maladie. Au moment du diagnostique, Baïka est déjà à un stade très avancé.

Un neurologue peut effectuer quelques manipulations pour tester les réponses neurologiques du chien. Mais le véritable diagnostique se fait avec une Imagerie par Résonance Magnétique (IRM), ce qui est relativement coûteux (500 à 1000 euros).

On ne guérit pas de la syringomyélie. Plus vite vous savez si votre chien est atteint, plus vite vous pouvez mettre en place un traitement pour essayer d’empêcher la maladie de progresser et soulager le chien. Un retard de traitement peut avoir un impact sur la progression de la maladie. Il est important de limiter les dommages neurologiques permanents, de lutter contre la douleur et de garantir une certaine qualité de vie. Chaque traitement est donc individualisé et discuté avec le vétérinaire.

Il est recommandé de commencer les traitements et les bons gestes dès la découverte de la maladie, car l’état peut rester stationnaire pendant longtemps, mais peut aussi progresser rapidement.

Comments

  1. Sandrine
    Sandrine 2 novembre, 2014, 17:01

    Merci d’avoir pris le temps et d’avoir eu le courage de faire cet article très bien fait comme toujours !

    J’espère que le traitement permettra à la puce d’avoir pendant de très nombreuses années une qualité de vie acceptable.

    Je vous envoies tout mon courage.

    Sandrine

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  2. Nanie74
    Nanie74 10 janvier, 2015, 20:41

    Cela faisait quelques mois que je n’étais pas allée sur votre blog, et j’apprends avec beaucoup d’émotion les problèmes de santé de Baîka.
    Hermione, la soeur de Milo, venant du même élevage, je me fais beaucoup de soucis et vous remercie pour votre super article. Je vous souhaite beaucoup de courage et fais de gros câlins à Milo et à Baîka en espérant que la maladie n’évolue pas trop vite.
    http://mescavaliers-hermione-et-idyl.blogspot.fr/

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  3. sandrine
    sandrine 25 novembre, 2015, 22:40

    Bonjour je bien de lire votre blog. Je suis l’heureuse maitresse d’ un cavalier king Charles et au mois de septembre mon petit chou y c’est levé et ses pattes ne le soutenait plus cela n’a pas duré longtemps mais asse pour me faire peur je suis donc allé chez le vétérinaire qui ma parlé de cette maladie après un anti.inflatoire de deux semaines il allait mieux mais voilà maintenant qu’il gémis quand je lui essuie ses pattes. Je commence à vraiment me demander si chou y n’a pas cette maladie. En regardant les symptômes je m’aperçois qu’il en a quelques un comme se gratter en promenade,se mettre au bord du lit et ne pas vouloir descendre,se frotter les yeux et les oreilles avec ses pattes ou au sol. Chouky vient d’avoir un an en novembre. Merci de me lire j’avais besoin d’en parler.

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  4. Sophie
    Sophie 5 avril, 2018, 00:17

    Cela fait 19 ans que j’ai des Ckc et jamais je n’ai été confrontée à cette maladie qui me semble terrible . J’en ai perdu un à 9 ans d’une embolie pulmonaire. Une de 9 ans aussi il y a 15 mois d’un cancer et une de 7 ans aussi de tumeurs inopérables , partie en 1 mois fin janvier. C’est une douleur extrême pour toute la famille . je comprends bien que vous ayez envie et besoin d’en parler . Ce sont des petits chiens tellement adorables . Il me reste deux Ckc une de 6 ans et une de 13 semaines , j’ai toujours une appréhension quand on va chez le véto qu’il apprenne une mauvaise nouvelle. En tous cas j’aurai toujours des Ckc malgré tout. Merci pour ces informations . Cordialement. Sophie

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