8 astuces sur la hiérarchie maître et chien
Le CKC est un prince qui sait amadouer son maître |
La hiérarchie est un concept d’organisation de groupe social. La hiérarchie entre maître et chien, ainsi qu’avec les autres membres du foyer, est un sujet sur lequel beaucoup d’avis et d’informations différentes circulent.
Nous avons rassemblé ici des informations sur la hiérarchie harmonieuse entre maître et chien.
Une hiérarchie claire et positive est essentielle pour le bien-être du chien, pour de bonnes relations au sein du foyer ou de la société, comme par sécurité.
Oubliez la théorie de l’Alpha, ici la dominance est revue, plus subtile et sans conflits.
Lorsqu’on aime son animal et qu’on veut bien s’en occuper, le propriétaire doit prendre la place de maître responsable, le statut social de bon chef mais pas celui de bourreau. Point besoin d’abaisser le chien pour se gratifier d’un rang dominant. Le dominant n’est pas un « Alpha plein de muscles », il ne s’agit ici nullement d’imposer de la dominance par la force mais de comprendre et de négocier au quotidien. Etre un bon « dominant » c’est simplement et subtilement être le maître de l’espace et des ressources.
On voit souvent de la dominance là ou il n’y en a pas. Un chien ne peut pas dominer son maître, et même si c’était le cas il ne pourrait pas être dominant pour tout. Il est important d’être cohérent avec son chien, sous peine de voir se développer du stress et des effets indésirables chez son chien (de même si le maître use mal de sa « supériorité », à l’ancienne).
L’une des compétences nécessaire du maître, est donc de savoir régner calmement chez lui, pour le bien-être de tous. L’homme doit être comme un parent ou un bon » employeur », choisir les règles et proposer des activités comme du bon salaire à son chien. Cela passe par des petits rituels simples de bonnes manières à la maison, mais également par des bases comme l’éducation et la compréhension du chien.
Nous avons appliqué ceci à quelques cas concrêts :
1. Le repas
Le repas se gagne et se mange en confiance.
Astuce : Demander dès les premiers jours au chien de s’assoir avant de lui déposer la gamelle. Pouvoir lui ajouter des croquettes pendant qu’il mange, lui soustraire sa gamelle quelques secondes pour la lui rendre sous une pluie de compliments.
2. Les jeux
Autoriser le jeux en échange d’un petit travail.
C’est souvent le chien qui choisit quand vous devez jouer avec lui. Comment le chien peut-il réagir s’il est bien accueilli certaines fois, et repoussé d’autres car vous n’avez pas le temps ou que vous êtes en tailleur/costard ?
Astuce : autorisons le jeu régulièrement en demandant simplement au chien de faire quelquechose pour nous avant : par exemple lui demander de s’assoir avant de jeter une fois la balle, afin aussi qu’il ne saute pas sur votre habit délicat. Même si vous n’avez pas le temps, vous ne lui aurez pas répondu avec frustration mais par un acte positif.
3. La force de traction
Dans le jeu du tirage de corde, c’est gagnant / gagnant.
Parfois pour ce faire il faut décider de lâcher le jouet comme si c’était un choix : Le chien qui gagne et le maître qui autorise, c’est gagnant gagnant !
Astuce : par exemple lorsque l’on sent qu’on va perdre par manque de force, décider de lâcher le jouet en disant « ok ». On profite aussi pour lui apprendre à donner et à reprendre.
4. Les caresses
Habituez le chien à se laisser manipuler à tout moment en confiance, même si vous éviterez biensûr d’aller le réveiller pour ce faire. Cela vous sera utile par exemple pour les visites vétérinaires. Lorsque le maître n’a pas le temps, il peut attribuer une gratouille en échange d’un petit travail avant de vaquer à autrechose.
Astuce : Par exemple demander au chien de s’assoir avant les câlins qu’il aura bien gagné. Le manipuler progressivement sous toutes les coutures lors des câlins.
5. L’espace
Le chef décide où il veut se coucher et par ou il veut passer. Si vous pouvez enjamber ou contourner votre chien, il est bon de l’habituer à s’enlever de votre chemin lorsque vous le lui demandez poliment.
Astuce : par exemple s’il est dans votre chemin et qu’il vous gêne, demander au chien de se déplacer là ou vous lui demanderez.
6. Le passage
C’est le maître qui contrôle l’accès aux différentes pièces (cuisine, salon, chambre) ou meubles (canapé, lit) et peut demander à tout moment à son chien de quitter l’espace. Même s’il s’y place spontannément, évitez de mettre le panier du chien dans un lieu de passage où il pourrait surveiller et gérer ainsi les accès.
Astuce : Sortir / entrer avant le chien, le chien doit suivre son maître et non le précéder, lui demander de s’assoir avant de l’autoriser à monter sur le canapé ou passer la porte, s’il est autorisé à monter sur le lit il faut aussi pouvoir lui demander de descendre lorsque vous le souhaitez.
7. Les affaires
Le jouet se donne ou s’échange en confiance, sur demande du maître.
A tout moment le maître doit pouvoir prendre/échanger doucement le jouet du chien, pour en faire ce qu’il souhaite. Cet apprentissage se fait en douceur et avec confiance. C’est le maître qui décide aussi avec quoi le chien peut jouer s’il y a des interdits il faut les fixer, et cela ne sera pas les chaussettes ou chaussures de Monsieur.
Astuce : par exemple lorsque le chien est en train de ronger un jouet, aller le lui échanger/prendre, faire mine de jouer avec avant de le rendre au chien, dans une optique de confiance positive. Lui dire non lorsqu’il mâche une chaussures et encourager l’utilisation d’un jouet autorisé à la place.
8. La position
Décoder et utiliser les positions et signaux physiques pour dialoguer efficacement avec son chien.
Lorsqu’on ne parle pas vraiment « chien », un humain peut sembler très agressif pour un chien…
Subtilement un chien peut bailler, regarder ailleurs, se coucher ou se mettre en position de soumission pour apaiser l’autre. Ce n’est pas le dominant qui retourne physiquement son subalterne (ceci serait une agression ultime). Il existe de nombreux signaux physiques servant à l’apaisement, discrêts, intéressants à connaître et comprendre.
Astuce : Ne jamais retourner son chien par la force ni le gronder s’il en prend la position. Savoir bailler, regarder ailleurs, s’assoir ou se coucher utilement pour montrer au chien qu’il n’y a pas besoin d’être inquiet à certains moments. Eviter de se coucher systématiquement sur le dos si le chien saute sur son maître pour des câlins sur le canapé, et pouvoir aussi lui demander de descendre pour intéragir différemment.
Il faut garder de la régularité et de la cohérence. Gardons aussi les nuances : céder par faiblesse et décider d’autoriser n’est pas la même chose. Autoritaire n’est pas non plus être un bourreau. N’imposons pas mais travaillons avec douceur, compréhension et confiance pour une meilleur harmonie.
Biensûr, cet article reflète qu’un certain avis sur le sujet, ce que nous avons nous-même appris et pour certaines choses notre façon de procéder qui s’améliore avec le temps, les lectures, les rencontres et les expériences. Nous sommes toujours ouvert à de nouvelles réponses.
Nous vous encourageons à faire appel à des professionnels en cas de trouble.
Alors, qui est le bon chef chez vous ?
Assez partagée sur la question. Pour moi le maître doit avoir le contrôle de la nourriture et de l’espace mais quand on me dit qu’un chien qui dort sur les genoux de son maître est dominant je rigole doucement (Flappy dominant… On aura tout vu!) Sinon très bon récapitulatif 😉
Effectivement, tout est question de juste mesure ! Chez nous aussi, ils savent ce qui est le plus confortable et comment avoir plus de câlins … 🙂
Bonjour,
A priori, la hierarchie inter-espèce n’existe pas, toutes ces théories sont fondées sur des théories qui ont fait leur temps. Le chien ne va pas chercher à vous dominer, vous n’êtes pas un chien (et encore entre eux, cette notion est fluctuente). Et beaucoup de problèmes comportementaux viennent de ces théories dépassées
De plus, le chien n’est pas un loup…c’est un chien (domestiqué depuis des millénaires toussa)
Et pour revenir à la base de tout cela, même certaines affirmations sur les loups sont fausses.
Je vous conseille notamment ce livre : Dominance, mythe ou réalité écrit par Barry Eaton.
Je ne l’ai pas trouvé assez abouti et on aimerait en savoir plus mais c’est déjà un bon début de changement de vision.
Bonne soirée !
Merci pour le message Mavina,
Votre avis est intéressant, je ne manquerais pas d’approffondir ce point de vue sur le sujet ! Bonne journée 🙂
Mavina a tout dit !
Il a été démontré que la fameuse théorie de la dominance ne peut pas s’appliquer au chien, qui 1/ n’est pas un animal qui vit en meute, et 2/ n’appartient pas à la même espèce que la nôtre.
Qui plus est, comme l’a souligné Mavina, l’application de cette théorie est à l’origine de beaucoup de graves problèmes comportementaux. J’en fais la malheureuse constatation tous les jours.
Considérer son chien comme un dominant potentiel, est une vision biaisée entrainant des réactions de notre part totalement incompréhensibles pour notre compagnon, qui peut alors adopter un mode défensif.
Petit ou grand, jeune ou vieux, aucun chien n’essaie de dominer l’homme. Qu’on se le dise ! 🙂
Irène Sautelet – CANI CLASS
http://www.caniclass.com
Membre du MFEC
En effet, nous mentionnons que l’avis sur la hiérarchie est mitigé dans le domaine canin. Nous proposons ici des éléments d’un certain point de vue, et prochainement souhaitons faire un article sur l’autre point de vue. Nous allons nous enrichir de la proposition positive de lecture de Mavina :). Il y a toujours différents points de vue sur un sujet, et le plus souvent des choses intéressantes dans chacune (comme des choses à laisser).
Dans tous les cas, les notions de dominance de cet article restent dans une vision positive et n’use d’aucune violence ni manipulation physique et cet élément est particulièrement important (contrairement à des méthodes anciennes et heureusement dépassées). Ici la dominance peut être très subtile. Par ailleurs, avez-vous lu « Planète Chien » de Joelle CaveRivière ? J’aime beaucoup son avis sur la question.